Dès le chapitre 5 du Livre de la Genèse, un homme se met en route. Hénoch est son nom. Oui, l’Eternel existe pour lui : Hénoch va marcher avec le Seigneur. 

 Avec Abraham, quelque-chose bascule, l’Eternel lui parle : « Quitte ton pays, ta parenté, la maison de ton père… ». Et Abraham part. Vers… l’inconnu ! Il devient l’ami de Dieu.

 Plus tard, Dieu apparaît à Moïse dans un buisson de feu : « Va, je t’envoie auprès de Pharaon pour faire sortir d’Egypte mon peuple, les enfants d’Israël. » Un peuple entier se met alors en marche à travers le désert. Le désert va signifier une spiritualité que les prophètes ont élaborée : « Je me rappelle l’affection de ta jeunesse, l’amour de tes fiançailles, tu me suivais au désert, sur la terre qui n’est pas ensemencée… »

Exode, séparation, solitude, silence, écoute de la Parole de Dieu… 

Cette dimension du désert se retrouve dans l’Evangile, lorsque Jésus invite ses disciples : « Venez à l’écart… »

Dès les premiers temps de l’Eglise, le sens de l’absolu de Dieu, la foi en l’Evangile inspirent à des hommes et à des femmes le propos de se retirer au désert, en renonçant à tout pour suivre le Christ. Parmi beaucoup d’autres, le plus illustre est saint Antoine qu’on appelle « le Père des moines ». Certains vivent solitaires, mais d’autres, comme Pacôme, mènent leur vie en communauté. 

Des règles de vie voient le jour. L’une d’elles est composée au VIème siècle par saint Benoît pour son monastère du Mont-Cassin, au sud de Rome. Elle s’est peu à peu imposée au monachisme occidental tout entier en tant que synthèse particulièrement réussie de la tradition monastique. Grâce à son équilibre et à sa souplesse, elle traversera les siècles et formera des générations de moines et de moniales jusqu’à nos jours.