Cette parabole achève la réflexion sur la venue du Règne de Dieu et sur celle du Fils de l’Homme dans sa gloire. La comparaison n’est pas immédiatement à l’avantage de Dieu ! Faut-il que nous manquions tellement de foi pour que Jésus condescende à l’exemple aussi insignifiant de ce juge qui cède finalement aux doléances de la veuve par simple agacement ! Mais Jésus assume un tel rapprochement car il connaît ce doute insidieux qui peut habiter nos cœurs. Prier, on le veut bien, mais croire que Dieu entend vraiment nos prières ? Qu’il nous fait justice ? On demande à voir. Eh bien, même pour cette seule et basse raison, il vaut donc la peine de prier sans se lasser ! Quand Jésus nous dit que Dieu aurait déjà toutes les raisons de nous faire justice pour ne plus qu’on lui « casse la tête », c’est évidemment pour suggérer en creux que Dieu nous entend au-delà de ce que nous imaginons. On ne casse pas la tête de Dieu, mais on peut toucher son cœur, infiniment. C’est une finale vigoureuse de la parabole, une phrase sans appel : « Je vous le déclare : sans tarder, il fera justice. » Jésus aurait pu s’arrêter là. Il ajoute pourtant quelques mots, se parlant presque à lui-même. Il semble penser tout haut, sur le mode de la confidence. Lui sait bien que mystérieusement, son entreprise messianique n’est pas vouée à un succès historique final. C’est lui maintenant qui est pris d’un doute. Trouvera-t-il à son retour la foi sur la terre. Avec Jésus, nous pouvons nous poser également cette question car collectivement, rien ne le laisse présager aujourd’hui. Mais cette question est personnelle. À chacun de répondre.