Dans un musée de New York, il y a un grand tableau représentant un Christ tout en morceaux. Il est à peine reconnaissable et il faut le regarder longuement pour saisir que c’est un tableau du Christ. Cependant le titre que l’auteur a donné à sa peinture nous aide à découvrir le message qu’il veut donner à travers son art. Il a donné comme titre à sa toile: « Dénominations chrétiennes ». En regardant ce tableau, on ne peut s’empêcher de comprendre que la multiplicité des Églises, des sectes, des dénominations chrétiennes de toutes sortes contribue à défigurer le visage du Christ. Nous sommes au début d’une semaine de prières pour l’unité des chrétiens. Grâce à ces prières, de grands progrès ont été réalisés pour un rapprochement des dénominations chrétiennes. Rappelez-vous ce que nous avons vécu entre catholiques et protestants dans nos villages d’Alsace il y a une cinquantaine d’années. Il faut bien comprendre la question de l’Unité. Le contraire de l’unité, ce n’est pas la diversité, mais la division. Le problème de l’Unité des Églises ne vient pas de leur diversité. Il peut y avoir plusieurs chemins pour aller à Dieu, et les diversités assumées peuvent être source d’enrichissements réciproques. Le problème vient de ce que chaque Église s’est considérée comme la seule correcte, la seule fidèle au message du Christ. C’est cela qui a engendré de la division, division que nous essayons de surmonter maintenant par des rencontres, des prières et des activités communes. Ainsi, demain soir aura eu à l’église d’Epfig une célébration œcuménique pour le doyenné de Barr et pour le consistoire protestant de Barr. Cette célébration a été décidée lors d’une réunion à la salle de réunion à l’hôtellerie de notre Abbaye : nous étions trois prêtres et trois pasteurs protestants pour planifier cette rencontre œcuméni Nous avons de la difficulté à accepter la diversité, que ce soit dans la religion, que ce soit dans la vie religieuse, la vie communautaire. Le premier pas dans l’unité des Églises comme dans l’unité des communautés chrétiennes et religieuses est l’acceptation de la diversité sans vouloir ériger cette diversité en absolu car ce serait alors la division. Un deuxième pas, c’est de garder, comme Église et comme individu, comme communauté les yeux fixés sur Jésus pour tenter de le reproduire. Nous pourrons le reproduire chacun à notre manière, mais il ne sera pas en morceaux. Tous le reconnaîtront, et c’est cela d’abord qui est important.