Bernard frise verticale

Manuscrit de Clairvaux

« Au sujet de l’Esprit-Saint, l’Écriture nous apprend qu’il procède, qu’il souffle, qu’il habite dans les âmes, qu’il les remplit et les glorifie. Il y a deux sortes de processions ; on procède de et on procède vers. D’où procède-t-il ? Du père et du Fils. Où procède-t-il ? Vers la créature. En procédant, il prédestine : en soufflant, il appelle ceux qu’il a prédestinés; en habitant dans les âmes, il justifie ceux qu’il a appelés, en le remplissant, il comble de mérite ceux qu’il a justifiés, et en les justifiant, il enrichit de ses récompenses ceux qu’il a comblés de mérites. »

« Le Saint-Esprit convainc le monde du péché qu’il fait semblant de ne point apercevoir ; de la justice qu’il ne règle pas, puisqu’il se l’attribue au lieu de l’attribuer à Dieu, et du jugement qu’il usurpe quand il a la témérité non-seulement de se juger lui-même, mais de juger les autres encore. »

« Les pasteurs doivent veiller sur leur troupeau à cause de trois nécessités qui sont la discipline, la garde et la prière. La discipline, dans l’intérêt de la correction des moeurs, de peur que le troupeau commis à leur garde ne dépérisse par leur propre inconduite. La garde, à cause des suggestions du démon, de peur que leur troupeau ne soit séduit par ses ruses diaboliques. La prière, à cause de la tentation qui le presse sans cesse, de, peur qu’il ne soit vaincu par la faiblesse. La discipline réclame là rigueur de la justice, la garde veut un esprit de conseil, et la prière, des sentiments de compassion. »

 

 

 

Bernard frise verticale

Manuscrit de Clairvaux

« Au sujet de l’Esprit-Saint, l’Écriture nous apprend qu’il procède, qu’il souffle, qu’il habite dans les âmes, qu’il les remplit et les glorifie. Il y a deux sortes de processions ; on procède de et on procède vers. D’où procède-t-il ? Du père et du Fils. Où procède-t-il ? Vers la créature. En procédant, il prédestine : en soufflant, il appelle ceux qu’il a prédestinés; en habitant dans les âmes, il justifie ceux qu’il a appelés, en le remplissant, il comble de mérite ceux qu’il a justifiés, et en les justifiant, il enrichit de ses récompenses ceux qu’il a comblés de mérites. »

« Le Saint-Esprit convainc le monde du péché qu’il fait semblant de ne point apercevoir ; de la justice qu’il ne règle pas, puisqu’il se l’attribue au lieu de l’attribuer à Dieu, et du jugement qu’il usurpe quand il a la témérité non-seulement de se juger lui-même, mais de juger les autres encore. »

«Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche (Cant. I, 1). » Il y a trois baisers : un baiser de réconciliation, un baiser de récompense et un baiser de contemplation. Le premier se prend aux pieds, le second aux mains et le troisième à la bouche. Dans le premier on reçoit la rémission des péchés, dans le second, la récompense de la vertu, et dans le troisième, la connaissance des secrets de Dieu. Ou bien encore, l’un est le baiser de la doctrine, l’autre, de la nature, et le troisième, de la grâce. »

« Reviens, reviens, Sunamite, reviens, reviens, que nous te voyions (Cant. VI, 12). » Reviens d’abord de ta joie inepte, reviens en second lieu de ta tristesse inutile, reviens en troisième lieu de ta vaine gloire, reviens enfin de ton secret orgueil. La vaine gloire, c’est celle qui nous vient du dehors, que nous recueillons de la bouche des hommes. Le secret orgueil est celui quise trouve dans notre coeur. Quand l’âme aura laissé tous ces vices, son époux jettera les yeux sur elle. Si donc elle doit s’abstenir de tout le reste, c’est afin de se rendre digne de ses embrassements. Voilà pourquoi il lui est dit : « Reviens, reviens, que nous te voyions. »

« Les pasteurs doivent veiller sur leur troupeau à cause de trois nécessités qui sont la discipline, la garde et la prière. La discipline, dans l’intérêt de la correction des moeurs, de peur que le troupeau commis à leur garde ne dépérisse par leur propre inconduite. La garde, à cause des suggestions du démon, de peur que leur troupeau ne soit séduit par ses ruses diaboliques. La prière, à cause de la tentation qui le presse sans cesse, de, peur qu’il ne soit vaincu par la faiblesse. La discipline réclame là rigueur de la justice, la garde veut un esprit de conseil, et la prière, des sentiments de compassion. »

« L’auteur de l’univers a fait deux créatures capables de le comprendre, l’homme et l’ange. L’homme est rendu juste par la foi et le souvenir, et l’ange, heureux par l’intelligence et la présence. Mais comme les hommes doivent un jour égaler les anges, il faut que, en attendant, ils deviennent justes par la foi, et s’élèvent à l’intelligence; car il est écrit : « Si vous ne croyez, vous ne comprendrez point (Isa. VII, 9). » Ainsi la foi est la voie qui mène à l’intelligence, car elle purifie le coeur et permet à l’intelligence de voir Dieu. De même le souvenir de Dieu est le sentier qui conduit à la présence de Dieu; car quiconque a, ici-bas, le souvenir des commandements de Dieu pour les accomplir, méritera un jour de jouir aussi de sa présence. Que les anges aient donc dans le ciel l’intelligence et la présence de Dieu, et que, sur la terre, nous en ayons la foi et le souvenir. »

« Les mages offrirent au Seigneur de l’or, de la myrrhe et de l’encens (Matt., II, 11). » Peut-être ces présents, eu égard au temps et au lieu, paraissaient-ils nécessaires; l’or, avec sa valeur, à cause de la pauvreté; la préparation de la myrrhe, à cause de la délicatesse ordinaire au corps d’un enfant; le parfum de l’encens, à cause du sale séjour d’une étable. Pour nous, comme tout cela est passé, offrons-lui des présents qu’il puisse accepter; l’onction de la myrrhe, dans la communion de la vie en commun ; une espèce d’encens, dans la bonne odeur d’une bonne réputation; l’éclat de l’or, dans la pureté de notre vie, en sorte que nous ne songions plus à rechercher la faveur de nos frères dans une vie pleine de complaisance pour eux, ni la vaine gloire dans une opinion flatteuse de leur part en ce qui nous concerne, mais uniquement l’honneur de Dieu et le bien de nos frères. »

« Avant tout, que les religieux soient exempts de tout murmure. Peut-être aux yeux de quelques-uns n’estce qu’un péché léger que le murmure, mais il n’en est pas ainsi aux yeux de celui qui nous engage à l’éviter avant tout. Oui,je crois qu’il ne regardait pas le murmure comme peu de chose, celui qui disait à des murmurateurs : « Ce n’est pas contre nous que vous murmurez, c’est contre le Seigneur; car pour nous, quesommes-nous (Exod. XVI, 8) ? » Non plus que celui qui s’est exprimé ainsi : « Ne murmurez point, comme firent quelques-uns qui ont murmuré aussi, et qui ont péri sous la main de l’ange exterminateur (I Cor. X, 10). » Cet ange exterminateur est celui qui avait été placé là, précisément pour éloigner les murmurateurs des confins mêmes de cette bienheureuse cité, et pour les repousser loin des confins de celle à qui il est dit : «Jérusalem, loue le Seigneur, Sion loue ton Dieu ; il a établi la paix jusqu’aux confins de tes états. (Psal.CXLVII, 1 et 3). » En effet, il n’y a rien de commun entre le mur mure et la paix, entre l’action de grâce et la détraction, entre le zèle amer et les paroles de louanges. Tenons-nous en à la parole de ces trois témoins, et quels témoins! et sachons que nous devons éviter avec tout le soin possible la peste du murmure. »