Fêter Saint Jean-Baptiste, c’est nous arrêter un moment et laisser résonner dans nos vies le témoignage de cet homme hors du commun.

          D’abord, la naissance ;  la naissance de Jean-Baptiste fut pour ses parents, Zacharie et Elisabeth, un événement inespéré. Ils étaient âgés et à leurs yeux l’avenir ne devait plus leur offrir grand-chose. Mais voilà qu’est survenu l’inconcevable. Une bonne nouvelle comme ils n’en attendaient plus ! La naissance d’un fils !

          Déjà par sa naissance elle-même, Jean-Baptiste a quelque chose à nous dire : Dieu n’a pas encore dit son dernier mot dans notre vie et dans le monde. Il a encore de bonnes surprises à nous faire. Le Seigneur nous invite à ne pas nous replier sur nous-mêmes. J’ai entendu un jour quelqu’un de découragé qui me disait :  » Je n’attends plus rien de la vie.  » Je lui ai répondu : « si vraiment tu n’attends plus rien de bon de la vie, rien de bon ne t’arrivera car tu le manqueras, tu ne l’apercevras pas, tu passeras à côté ; mais si tu es ouvert à l’inattendu, de belles surprises peuvent se produire dans ta vie. »       

          La deuxième réflexion, c’est la vie de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste encourageait les gens à pratiquer la Loi, à être bons, à partager. Il les appelait à la conversion, à une vie nouvelle. Il essayait de ranimer l’espoir. Et on venait à lui.

          Aujourd’hui encore, Jean-Baptiste a beaucoup de fils et de filles qui, comme lui, sèment autour d’eux de l’espoir. Au milieu de leur famille ou de leur ville et village, dans leur métier ou leurs loisirs, en paroles ou en actes, ils remettent de l’espoir dans les cœurs. Fêter Jean-Baptiste, c’est prendre le temps de reconnaître ces hommes et ces femmes, et de les remercier.

          La troisième réflexion concerne la fin de vie de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est aussi un homme qui a eu des épreuves et des soucis. En effet, ayant ouvertement critiqué Hérode pour ses turpitudes morales, il s’est fait mettre en prison. En outre, l’Évangile nous montre qu’il a eu des moments de doute sur sa mission : alors qu’il était emprisonné.

          Les épreuves et les soucis, nous savons tous ce que c’est. Que nous dit le témoignage de Jean-Baptiste dans ce domaine ? Par rapport aux doutes qui l’envahissaient, il a considéré que, tout enfermé qu’il était dans sa cellule, il n’était pas pour autant incapable d’effectuer des démarches pour ne pas rester aussi enfermé dans ses questions ou dans ses doutes. En quelque sorte, il s’est mis en route : il a envoyé vers Jésus des messagers. Comme on dit, il s’est bougé. Et par rapport à la menace que représentait pour lui le pouvoir despotique d’Hérode, quelle force pour Jean-Baptiste que de pouvoir se dire que, s’il était en prison, c’était parce qu’il avait tenu bon et gardé le cap de sa mission. Dans sa prison, Jean-Baptiste pouvait rester un homme debout. À nous tous qui sommes, nous-aussi à maintes reprises mis à l’épreuve, il peut nous dire :  » Vous qui êtes assaillis par les maladies, les échecs, les contraintes, les doutes, la fatigue, restez des hommes et des femmes debout, en marche. Demandez à l’Esprit de Dieu de confirmer en vous ce qui a besoin de garder son cap. Et osez les démarches qui lèveront vos doutes et vous feront sortir de vos enfermements. « 

           Fêter Saint Jean-Baptiste, c’est donc rester ouvert à l’inattendu, c’est accueillir ceux et celles qui mettent de l’espoir en nos cœoeurs, c’est rester des hommes et des femmes debout malgré certaines difficultés de la vie.