12 décembre 2012 034Cette page voudrait être comme « une salle de lecture » bien chauffée où vous puissiez vous sentir à l’aise, prendre du temps pour vous, trouver des textes contemporains  qui offrent matière à réflexion et vous invitent à l’intériorisation, la méditation, et, pourquoi pas ? à l’échange avec d’autres. Son titre « le coin des ruminants » est inspiré des « Pères » cisterciens qui attachaient une grande importance à la « rumination » de la Parole de Dieu pour l’assimiler, s’en imprégner. Par ailleurs, comme le dit Daniel Pennac dans Comme un roman : « Le bonheur de lire ? Qu’est-ce que c’est que ça, le bonheur de lire ?… Chaque lecture est un acte de résistance. De résistance à quoi ? A toutes les contingences. Toutes : sociales, professionnelles, psychologiques, affectives, climatiques, familiales, domestiques, grégaires, pathologiques… Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. Et, par-dessus tout, nous lisons contre la mort ». Alors… tous à notre lecture !

 

 

 

Livre Translation Bellet Capture

 

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« Quoi qu’il arrive et quoi qu’on vous dise et par qui que ce soit, ne vous laissez pas détruire. Jamais. Même si vous vous sentez indigne et méprisable, baigné de honte comme d’une sueur acide, ne laissez rien ni personne vous détruire. A la parole qui vous tue, vous ne pouvez réagir que par une haine implacable. Mais qu’elle ne s’arrête pas au malheureux qui vous crache au visage. Elle vise en lui son malheur, le noeud de mort où lui-même est pris.  » (Maurice Bellet – La traversée de l’en-bas)

 

 « Ce qui compte c’est le fruit et le goût du fruit. Il n’y a pas de fruit sans arbre. Et l’arbre est racines, tronc, écorce, branches, feuilles. Il pousse peut-être sur du fumier. Il est peut-être tordu et laid. Mais ce qui juge l’arbre est le fruit – bon à manger. » (Maurice Bellet – La traversée de l’en-bas)

 

 «Nous sommes au commencement du monde, toujours au commencement de la création. Chaque battement de notre coeur peut susciter une nouvelle étoile ; chaque battement de coeur peut susciter une liberté encore endormie ; chaque battement de notre coeur peut rayonner sur toute l’histoire et sur toutes les galaxies. Pourvu justement que nous entrions dans ce silence infini où l’on n’est plus qu’à l’écoute du silence éternel, où l’on s’échange avec ce Dieu caché en nous qui est la respiration de notre liberté, pour devenir avec lui une présence. 
Cette présence cachée, présence diaphane, est une présence réelle qui ne s’impose jamais mais qui est offerte à tous comme une invitation à découvrir cet immense secret d’amour caché au fond de toute conscience humaine. 
C’est le silence de toute la vie, au delà du contenu des mots, qui importe. Ce n’est pas ce que nous disons qui importe, mais c’est ce que nous ne disons pas. Notre parole doit aller de Dieu en nous à Dieu dans les autres. 
La vie à tous les degrés ne peut conquérir sa valeur que dans le silence et le recueillement. Si cela est vrai de la vie physique, combien plus l’est-ce de la vie spirituelle. Il est impossible de communier avec Dieu sans écouter; si l’on n’écoute pas, on ne peut pas connaître Sa Volonté ». (Maurice Zundel – Pensée sur le silence)

 
 
  « Tentons de préciser ce que nous célébrons aujourd’hui. Dans notre calendrier liturgique il est fait mention des trois saints fondateurs de l’Ordre de Citeaux, Robert, Albéric, Etienne (…) Il faut souligner que ces fondateurs de l’Ordre nouveau répondaient à une attente de leur temps. Il y eut correspondance entre ce qu’ils vécurent et les requêtes de leur temps. Ils surent dégager l’esprit de l’Evangile et très particulièrement l’esprit de la règle de saint Benoît, et l’adapter au contexte social, économique, culturel, religieux de leur époque. En certains êtres, l’Esprit Saint suscite une grande sensibilité à ce qui se vit dans le monde, dans l’Eglise de leur temps. Par l’Esprit Saint, ils répondent avec fidélité à l’attente tout à la fois du Pasteur plein de sollicitude pour son troupeau et du troupeau lui-même. Cette correspondance intime entre les attentes des hommes et la sollicitude du coeur de Dieu explique le très rapide développement que connut, en ses commencements, l’Ordre de Citeaux. » (Père Yves de Broucker, ocso (+ 2009) – Extrait d’une homélie pour la fête des fondateurs de Citeaux).
 
 
  « Le ‘gros machin’ dont je devais me détacher, c’était moi. Le ‘moi je’, le ‘moi d’abord’, le rôle que j’essaie tous les jours de jouer, du matin au soir. Sur mon chemin, j’ai alors croisé un ami. Il m’a dit cette phrase qui m’a bouleversé : ‘Plus de liens, moins de biens’ (…) Et l’on prête à Gandhi cette formule merveilleuse : ‘Il faut vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre’. Cela fait écho à la phrase de mon ami : ‘Plus de liens, moins de biens’. (Alexandre Jollien –  Petit traité de l’abandon).
 
 
 « J’ai vu un ciel bleu comme une flamme se détacher de la nuit. J’ai vu un soleil ouvert dont les bras entouraient la misère du monde. Une joie passée au sas de la douleur, la peau crevassée comme une terre assoiffée au plus bas du désert, a libéré le ciel de son âme, l’accordant au réel d’un indicible pressentiment. Celui de la présence mystérieuse d’une beauté ouverte au fond du cœur, de tout cœur, jusqu’au plus ‘statufié’. Beauté incomparable prête à se donner à l’âme qu’elle occupe, peut-être même à son insu. Il faut être bien loin de soi pour devenir capable de s’ouvrir soi-même à l’accueil silencieux et plein de respect de cet appel vibrant, qui nous dévoile en nous la lançant, une parcelle d’infini. «  (Auteur inconnu)
 
 
« Il est bon de rêver sur les traces de ses disparus.
         Les traces de leurs blessures,
         de leurs tendresses et de leurs rires.
         Les traces de leurs combats inachevés.
  Et de laisser leurs traces faire leur chemin en nous.
         Sans être fasciné.
         Sans se laisser captiver.
         En restant capable de s’arracher.
  De rêver pour marcher à son tour,
         pour lutter,
             pour continuer. »

(Gabriel Ringlet –
Un peu de mort sur le visage)

 

« Si j’accepte de voir ma peur et que j’arrive à l’identifier, une force nouvelle se libère en moi, qui me permet de reprendre ma place face à elle. J’ai longtemps résisté par peur de découvrir la vérité. Dans les camps, accepter la mort m’a donné un sentiment de détachement, de soulagement, de paix, qui m’a permis de survivre au milieu des ombres comme si j’étais immortelle, et de vivre chaque minute comme si c’était la dernière. » « Nos actes nous engagent. Il dépend de chacun de choisir d’être humain ou d’humilier, de devenir violent ou de pacifier. Il dépend de chacun de dire, de redire, que la vie est sacrée et unique, que c’est la solidarité et la mémoire qui peuvent sauver l’humanité. » (Magda Hollander-Lafon – Quatre petits bout de pains)

12 décembre 2012 034Cette page voudrait être comme « une salle de lecture » bien chauffée où vous puissiez vous sentir à l’aise, prendre du temps pour vous, trouver des textes contemporains  qui offrent matière à réflexion et vous invitent à l’intériorisation, la méditation, et, pourquoi pas ? à l’échange avec d’autres. Son titre « le coin des ruminants » est inspiré des « Pères » cisterciens qui attachaient une grande importance à la « rumination » de la Parole de Dieu pour l’assimiler, s’en imprégner. Par ailleurs, comme le dit Daniel Pennac dans Comme un roman : « Le bonheur de lire ? Qu’est-ce que c’est que ça, le bonheur de lire ?… Chaque lecture est un acte de résistance. De résistance à quoi ? A toutes les contingences. Toutes : sociales, professionnelles, psychologiques, affectives, climatiques, familiales, domestiques, grégaires, pathologiques… Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. Et, par-dessus tout, nous lisons contre la mort ». Alors… tous à notre lecture !

 

 

 

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« Quoi qu’il arrive et quoi qu’on vous dise et par qui que ce soit, ne vous laissez pas détruire. Jamais. Même si vous vous sentez indigne et méprisable, baigné de honte comme d’une sueur acide, ne laissez rien ni personne vous détruire. A la parole qui vous tue, vous ne pouvez réagir que par une haine implacable. Mais qu’elle ne s’arrête pas au malheureux qui vous crache au visage. Elle vise en lui son malheur, le noeud de mort où lui-même est pris.  » (Maurice Bellet – La traversée de l’en-bas)

 

 « Ce qui compte c’est le fruit et le goût du fruit. Il n’y a pas de fruit sans arbre. Et l’arbre est racines, tronc, écorce, branches, feuilles. Il pousse peut-être sur du fumier. Il est peut-être tordu et laid. Mais ce qui juge l’arbre est le fruit – bon à manger. » (Maurice Bellet – La traversée de l’en-bas)

 

 «Nous sommes au commencement du monde, toujours au commencement de la création. Chaque battement de notre coeur peut susciter une nouvelle étoile ; chaque battement de coeur peut susciter une liberté encore endormie ; chaque battement de notre coeur peut rayonner sur toute l’histoire et sur toutes les galaxies. Pourvu justement que nous entrions dans ce silence infini où l’on n’est plus qu’à l’écoute du silence éternel, où l’on s’échange avec ce Dieu caché en nous qui est la respiration de notre liberté, pour devenir avec lui une présence. 
Cette présence cachée, présence diaphane, est une présence réelle qui ne s’impose jamais mais qui est offerte à tous comme une invitation à découvrir cet immense secret d’amour caché au fond de toute conscience humaine. 
C’est le silence de toute la vie, au delà du contenu des mots, qui importe. Ce n’est pas ce que nous disons qui importe, mais c’est ce que nous ne disons pas. Notre parole doit aller de Dieu en nous à Dieu dans les autres. 
La vie à tous les degrés ne peut conquérir sa valeur que dans le silence et le recueillement. Si cela est vrai de la vie physique, combien plus l’est-ce de la vie spirituelle. Il est impossible de communier avec Dieu sans écouter; si l’on n’écoute pas, on ne peut pas connaître Sa Volonté ». (Maurice Zundel – Pensée sur le silence)

 
 
  « Tentons de préciser ce que nous célébrons aujourd’hui. Dans notre calendrier liturgique il est fait mention des trois saints fondateurs de l’Ordre de Citeaux, Robert, Albéric, Etienne (…) Il faut souligner que ces fondateurs de l’Ordre nouveau répondaient à une attente de leur temps. Il y eut correspondance entre ce qu’ils vécurent et les requêtes de leur temps. Ils surent dégager l’esprit de l’Evangile et très particulièrement l’esprit de la règle de saint Benoît, et l’adapter au contexte social, économique, culturel, religieux de leur époque. En certains êtres, l’Esprit Saint suscite une grande sensibilité à ce qui se vit dans le monde, dans l’Eglise de leur temps. Par l’Esprit Saint, ils répondent avec fidélité à l’attente tout à la fois du Pasteur plein de sollicitude pour son troupeau et du troupeau lui-même. Cette correspondance intime entre les attentes des hommes et la sollicitude du coeur de Dieu explique le très rapide développement que connut, en ses commencements, l’Ordre de Citeaux. » (Père Yves de Broucker, ocso (+ 2009) – Extrait d’une homélie pour la fête des fondateurs de Citeaux).
 
 
  « Le ‘gros machin’ dont je devais me détacher, c’était moi. Le ‘moi je’, le ‘moi d’abord’, le rôle que j’essaie tous les jours de jouer, du matin au soir. Sur mon chemin, j’ai alors croisé un ami. Il m’a dit cette phrase qui m’a bouleversé : ‘Plus de liens, moins de biens’ (…) Et l’on prête à Gandhi cette formule merveilleuse : ‘Il faut vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre’. Cela fait écho à la phrase de mon ami : ‘Plus de liens, moins de biens’. (Alexandre Jollien –  Petit traité de l’abandon).
 
 
 « J’ai vu un ciel bleu comme une flamme se détacher de la nuit. J’ai vu un soleil ouvert dont les bras entouraient la misère du monde. Une joie passée au sas de la douleur, la peau crevassée comme une terre assoiffée au plus bas du désert, a libéré le ciel de son âme, l’accordant au réel d’un indicible pressentiment. Celui de la présence mystérieuse d’une beauté ouverte au fond du cœur, de tout cœur, jusqu’au plus ‘statufié’. Beauté incomparable prête à se donner à l’âme qu’elle occupe, peut-être même à son insu. Il faut être bien loin de soi pour devenir capable de s’ouvrir soi-même à l’accueil silencieux et plein de respect de cet appel vibrant, qui nous dévoile en nous la lançant, une parcelle d’infini. «  (Auteur inconnu)
 
 
« Il est bon de rêver sur les traces de ses disparus.
         Les traces de leurs blessures,
         de leurs tendresses et de leurs rires.
         Les traces de leurs combats inachevés.
  Et de laisser leurs traces faire leur chemin en nous.
         Sans être fasciné.
         Sans se laisser captiver.
         En restant capable de s’arracher.
  De rêver pour marcher à son tour,
         pour lutter,
             pour continuer. »

(Gabriel Ringlet –
Un peu de mort sur le visage)

 

« Si j’accepte de voir ma peur et que j’arrive à l’identifier, une force nouvelle se libère en moi, qui me permet de reprendre ma place face à elle. J’ai longtemps résisté par peur de découvrir la vérité. Dans les camps, accepter la mort m’a donné un sentiment de détachement, de soulagement, de paix, qui m’a permis de survivre au milieu des ombres comme si j’étais immortelle, et de vivre chaque minute comme si c’était la dernière. » « Nos actes nous engagent. Il dépend de chacun de choisir d’être humain ou d’humilier, de devenir violent ou de pacifier. Il dépend de chacun de dire, de redire, que la vie est sacrée et unique, que c’est la solidarité et la mémoire qui peuvent sauver l’humanité. » (Magda Hollander-Lafon – Quatre petits bout de pains)