L’article qui suit est extrait de www.abbaye-veniere.fr

« Aelred, dans la troisième partie de La vie de recluse écrite pour sa sœur, l’invite à fréquenter les Écritures. Partant de la scène de l’Annonciation jusqu’à la Résurrection, il déroule sous nos yeux une lectio en acte. La part de l’imagination tient une place importante. Aelred multiplie les injonctions : « regarde », « écoute » et les invitations à entrer dans les scènes évangéliques et à être acteur de ce qui se passe : « entre d’abord dans la chambre de la bienheureuse Vierge Marie […] là attends l’arrivée de l’ange pour le voir entrer, pour l’entendre faire sa salutation […] » (p.117). « Suis maintenant la très douce Dame et gravis avec elle la montagne » (p.119). « Entre maintenant dans la maison de Simon le pharisien et regarde ton Seigneur qui a pris place à table. Approche avec la bienheureuse pécheresse  jusqu’aux pieds du Seigneur, baigne-les de tes larmes, essuie-les avec ta chevelure, couvre-les de baisers et de parfums » (p. 125). 
 
Mais il ne s’agit pas là de pure imagination ! Il ne s’agit pas davantage de sentimentalisme. S’impliquer de cette manière dans la scène évangélique c’est prendre position par rapport à Jésus, ouvrir son cœur à la grâce, et par là,  lui donner la possibilité d’agir en soi. Ainsi dans la scène du baptême du Christ : « Là, introduite à des noces spirituelles, le Père te donnera un époux, le Fils te purifie, et l’Esprit-Saint te gratifie d’un gage d’amour » (p.123).
 
Lors du dernier discours après la Cène : « Quand viendra le moment où dans la plus sainte des prières, il [le Christ] recommandera ses disciples au Père : « Père garde-les en ton nom », incline la tête pour mériter toi aussi de t’entendre dire : « là où je suis, je veux qu’ils soient aussi avec moi (Jn 17, 24) » (p.133).  Aelred interpelle les personnages bibliques : « Et toi pharisien, qu’as-tu à murmurer ? Est-ce que ton œil est mauvais parce que le Seigneur est bon ? » (p.127). « O bienheureuse Marie (=Marie Madeleine) ! Quel tumulte de sentiments et d’émotions quand à cet appel tu t’es prosternée, et qu’en réponse à sa voix tu t’es écriée : « Rabbi ! » (p.143). 
 
Il entrecoupe sa méditation-visualisation de prière : s’adressant au Christ qui vient de poser son regard sur Pierre après son reniement, Aelred s’écrie : « Ah ! Que vos yeux, bon Jésus, que votre regard affectueux s’arrêtent aussi sur moi […] » (p.133). Notons ici que cet écrit d’Aelred a inspiré la Vita Christi de Ludolphe le Chartreux. Or, l’un des deux livres que lut Ignace de Loyola, lors de sa convalescence après la bataille de Pampelune où il fut blessé, fut la Vita Christi de Ludolphe le Chartreux, traduite en Castillan, qui inspira les célèbres Exercices spirituels. »

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« Aelred, dans la troisième partie de La vie de recluse écrite pour sa sœur, l’invite à fréquenter les Écritures. Partant de la scène de l’Annonciation jusqu’à la Résurrection, il déroule sous nos yeux une lectio en acte. La part de l’imagination tient une place importante. Aelred multiplie les injonctions : « regarde », « écoute » et les invitations à entrer dans les scènes évangéliques et à être acteur de ce qui se passe : « entre d’abord dans la chambre de la bienheureuse Vierge Marie […] là attends l’arrivée de l’ange pour le voir entrer, pour l’entendre faire sa salutation […] » (p.117). « Suis maintenant la très douce Dame et gravis avec elle la montagne » (p.119). « Entre maintenant dans la maison de Simon le pharisien et regarde ton Seigneur qui a pris place à table. Approche avec la bienheureuse pécheresse  jusqu’aux pieds du Seigneur, baigne-les de tes larmes, essuie-les avec ta chevelure, couvre-les de baisers et de parfums » (p. 125). 
 
Mais il ne s’agit pas là de pure imagination ! Il ne s’agit pas davantage de sentimentalisme. S’impliquer de cette manière dans la scène évangélique c’est prendre position par rapport à Jésus, ouvrir son cœur à la grâce, et par là,  lui donner la possibilité d’agir en soi. Ainsi dans la scène du baptême du Christ : « Là, introduite à des noces spirituelles, le Père te donnera un époux, le Fils te purifie, et l’Esprit-Saint te gratifie d’un gage d’amour » (p.123).
 
Lors du dernier discours après la Cène : « Quand viendra le moment où dans la plus sainte des prières, il [le Christ] recommandera ses disciples au Père : « Père garde-les en ton nom », incline la tête pour mériter toi aussi de t’entendre dire : « là où je suis, je veux qu’ils soient aussi avec moi (Jn 17, 24) » (p.133).  Aelred interpelle les personnages bibliques : « Et toi pharisien, qu’as-tu à murmurer ? Est-ce que ton œil est mauvais parce que le Seigneur est bon ? » (p.127). « O bienheureuse Marie (=Marie Madeleine) ! Quel tumulte de sentiments et d’émotions quand à cet appel tu t’es prosternée, et qu’en réponse à sa voix tu t’es écriée : « Rabbi ! » (p.143). 
 
Il entrecoupe sa méditation-visualisation de prière : s’adressant au Christ qui vient de poser son regard sur Pierre après son reniement, Aelred s’écrie : « Ah ! Que vos yeux, bon Jésus, que votre regard affectueux s’arrêtent aussi sur moi […] » (p.133). Notons ici que cet écrit d’Aelred a inspiré la Vita Christi de Ludolphe le Chartreux. Or, l’un des deux livres que lut Ignace de Loyola, lors de sa convalescence après la bataille de Pampelune où il fut blessé, fut la Vita Christi de Ludolphe le Chartreux, traduite en Castillan, qui inspira les célèbres Exercices spirituels. »